Interview alumni : Julia MONTI, Look Dev et Texture Superviser

Diplômée de l’École des Nouvelles Images, Julia MONTI a aujourd’hui de multiples casquettes. Elle est devenue Look Dev et Texture Superviser au Studio “Tu Nous Zas Pas Vus” à Arles, en tant qu'intermittente du spectacle. Elle organise aussi son temps pour être intervenante dans son ancienne école et cumule les statuts en faisant du travail en freelance le soir !
Bonjour Julia, pouvez-vous nous présenter votre parcours académique ?
J’ai fini mon lycée à Paris, j’étais impatiente de pouvoir découvrir de nouvelles villes en France. J’ai beaucoup bougé durant mon parcours académique.
J’ai fait une première école à Nantes, dans une section dessin narratif, qui pouvait déboucher sur de la BD, dessin animé… Je suis ensuite descendu dans le sud pour continuer mes études à Arles. C’est enfin pour mon master que j’ai intégré l'École des Nouvelles Images. Durant la 1re année, c’était le moment de choisir une spécialisation. À mon époque, j’avais le choix entre “Image” et “Animation”, j’ai choisi “Image”.
J’ai pu apprendre toutes les techniques essentielles et monter en compétences pour pouvoir réaliser un film de fin d’année pour clôturer mon master. C’était une dernière étape importante qui a demandé beaucoup de temps, d’émotion et beaucoup d’investissement. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que ça valait vraiment le coup !
Découvrez le trailer du film : https://www.unifrance.org/film/50821/hors-course
Je me souviens lorsque je suis arrivée, avec mes camarades, on voyait les projets des dernière année et c’était toujours très impressionnant, on avait alors envie de faire aussi bien, voire même mieux !
Comment êtes-vous devenue Look Dev et Texture Superviser ?
Au début du projet au sein de l’entreprise “Tu Nous Zas Pas Vus” à Arles, je supervisais plusieurs personnes, il y avait plusieurs pôles, différentes spécialités. Mais aujourd’hui, je travaille plutôt seule pour finir le projet.
Mais je n’ai pas toujours fait ce métier. À l’obtention de mon diplôme à l’ENSI, j’ai commencé en étant FX Artiste, je faisais des effets spéciaux. Puis, je suis entrée dans le Studio “Tu Nous Zas Pas Vu” de mes anciens professeurs. Ils ont tout de suite su me faire confiance.
Est-ce que votre poste a évolué ?
J’ai commencé en tant que Texture Artiste, et je suis ensuite devenue Texture Supervisor. C’est à ce même moment que mes anciens professeurs m’ont proposé de donner des cours à l’ENSI. Cette nouvelle expérience complète très bien mon métier puisque j’apprends les bases dans mon domaine aux étudiants, et cette position me permet aussi de rester informée des nouvelles tendances et techniques. Je les transmets ensuite aux étudiants pour qu’ils puissent proposer le meilleur travail possible.
C’est très satisfaisant de faire partie de cette entreprise puisqu’il y a beaucoup de liens avec l’école. La moitié des personnes recrutées viennent de l’École des Nouvelles Images. En tant qu'intervenante, j’ai d’autant plus intérêt à transmettre le meilleur puisque que mes étudiants deviendront certainement mes collègues après l’obtention de leur diplôme.
Quelles différences faites-vous entre le métier de Look Dev et celui de Texture Superviser ?
Texture Superviser, c’est la création des textures proprement dites, on crée des images à plat qui vont habiller nos personnages, comme pour un patron de couture. Ensuite, on va faire ce qu'on appelle du shading : choisir les matières de nos objets et personnages. Le Look Dev, raccourcis de Look Development, c'est simplement l'étape où on va chercher à quoi va ressembler un objet ou personnage, en modifiant les textures, la matière et la lumière
Concrètement, sur quelles missions travaillez-vous ?
Lorsque je suis en entreprise, je suis la seule Artiste sur un projet et je travaille actuellement sur le personnage principal d’une série. Je fais beaucoup de recherche graphique, j’échange avec le directeur artistique pour trouver les bonnes textures, les bonnes couleurs, le bon ton. Je passe aussi une partie de ma journée à répondre aux mails des élèves qui me posent des questions.
En parallèle de mon travail en entreprise, je prends aussi la casquette de freelance pour développer de nouveaux projets.
Sur quels types de projets travaillez-vous ?
J’ai participé à la production de deux dessins animés dont un qui est sorti l’an dernier sur Tfou “Gus le chevalier minus”. Et je travaille actuellement sur une nouvelle série d’animés.
Lorsque je suis en freelance, je travaille avec mon copain, qui lui est diplômé d'une autre école, sur des projets de publicités pour le compte de Swarovski par exemple.
Et après, quelles sont vos perspectives professionnelles ?
Pour le moment, je suis très bien chez “Tu Nous Zas Pas Vus”. Mais à terme, ça serait de trouver un studio similaire sur Montpellier puisque j’ai déménagé là-bas. J'attends un studio qui aurait le même sens du travail que moi.
Pour le mot de la fin, avez-vous un conseil à donner aux étudiants ?
Le principal souvenir que j’ai de l’ENSI, c’est vraiment l’esprit d’équipe. Le fait de pouvoir composer une équipe avec la force et la passion de chacun. On était reconnu pour notre passion. Il ne faut pas s’inquiéter si on est mauvais en dessin ou dans un autre domaine. Il vaut mieux avoir un bon esprit d’équipe plutôt que de vouloir à tout prix être bon sur tous les points. Je connais une personne qui est la meilleure en 3D, mais qui est à la fois la moins bonne en dessin. Chacun doit trouver sa particularité.
Étudier à l’ENSI, c’est aussi une superbe carte d’entrée dans le monde professionnel. Nous avons directement accès à un réseau riche d’opportunités pour trouver une entreprise qui nous colle à la peau, dans laquelle exprimer notre créativité. Et c’est aussi la possibilité de monter son propre studio d’animation, devenir son propre patron. On fait partie des étudiants qui délivrent des projets de fin d’année très professionnels, qui aident beaucoup au moment d’un potentiel recrutement.
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