Interview Camille TRUDING : Artiste 3D généraliste

Passionné par l’image et l’animation, Camille Truding s’est tourné vers le cinéma numérique en intégrant l’École des Nouvelles Images, dont il est diplômé depuis 2024. Spécialisé dans la réalisation numérique, il a débuté sa carrière en tant qu’artiste 3D généraliste en faisant principalement du modeling et du shading au studio Circus. Aujourd’hui, il nous partage son parcours, ses défis et ses conseils pour réussir dans ce domaine exigeant et passionnant.
Pourriez-vous nous présenter votre parcours ?
Je m’appelle Camille Truding et j’ai toujours été passionné par le cinéma et les images animées. Cette passion m’a naturellement conduit à intégrer l’École des Nouvelles Images, où j’ai suivi la formation de Réalisateur Numérique. J’y ai appris à maîtriser l’ensemble des étapes de la production d’un film d’animation, en alliant les aspects artistiques et techniques : mise en scène, cadrage, montage, mais aussi l’utilisation d’outils numériques pour donner vie aux projets.
C’est au cours de cette formation que j’ai découvert le CFX (Character FX), une spécialisation qui m’a immédiatement séduit. Le CFX permet d’ajouter du réalisme et du dynamisme aux personnages, notamment via la gestion des vêtements, des cheveux et autres effets physiques. Lors de mon film de fin d’études, par exemple, j’étais en charge des interactions physiques : m’assurer qu’un vêtement réagit correctement lorsqu’un personnage court, ou que des cheveux bougent de façon crédible. Cela implique d’utiliser des outils de simulation, tout en respectant les contraintes esthétiques du projet.
Pourquoi avoir choisi l’École des Nouvelles Images ?
J’ai choisi l’École des Nouvelles Images pour la qualité de son enseignement et la diversité des compétences qu’elle permet d’acquérir. La formation est complète et prépare vraiment aux exigences du monde professionnel.
Elle m’a apporté une solide méthode de travail et m’a appris à gérer des projets complexes du début à la fin. J’ai aussi eu l’opportunité de travailler sur des projets collectifs, ce qui est essentiel dans ce métier où le travail d’équipe est omniprésent.
Une anecdote qui me vient en tête, c’est le projet de fin d’études. On était tous à fond, enchaînant les heures pour peaufiner chaque détail. C’était intense, mais on était tellement passionnés qu’on ne voyait pas le temps passer. Quand on a enfin pu projeter notre film fini, c’était un moment de pure satisfaction et de fierté collective.
En quoi consiste votre métier au studio Circus ?
Chez Circus, j’ai été recruté en tant qu’artiste 3D généraliste pour un projet de série jeunesse. Mon rôle principal était de transformer des concepts 2D en rendus 3D complets. Cela passait par le sculpt (modeler les personnages en 3D), le shading/texturing (ajouter des couleurs et textures) et la réalisation de turns (présentations animées des personnages). L’objectif était de produire des visuels convaincants pour soutenir le pitch de la série auprès des diffuseurs.
Grâce à ma formation polyvalente, j’ai pu intervenir sur plusieurs aspects du pipeline : de la conception visuelle jusqu’au rendu final. Chaque projet est différent, ce qui rend le métier très vivant et stimulant.
Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?
Il faut avant tout être rigoureux et attentif aux détails. Que ce soit en CFX ou en réalisation numérique, chaque élément à l’écran doit être crédible et en harmonie avec l’ensemble du projet. L’observation est une compétence clé : analyser comment les vêtements réagissent aux mouvements, comment la lumière interagit avec les textures, ou encore comment un personnage exprime une émotion sont des aspects essentiels du métier.
La curiosité et la capacité d’adaptation sont aussi importantes. La technologie évolue constamment, et il faut toujours se former aux nouveaux outils et techniques. Enfin, le travail en équipe est primordial, car un film d’animation est une œuvre collective où chaque département doit collaborer étroitement.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?
Ce qui me passionne, c’est la possibilité de raconter des histoires et de créer des univers visuels uniques. L’animation et les effets numériques permettent une liberté artistique incroyable : on peut donner vie à des mondes entiers qui n’existent que dans l’imagination.
J’aime aussi le défi technique que représente chaque projet. Il faut toujours trouver des solutions innovantes pour obtenir le rendu souhaité, et cette recherche permanente est très stimulante. Enfin, voir un projet terminé, après des mois de travail, et le partager avec le public est une grande satisfaction.
Quel est le plus grand challenge que vous ayez rencontré lors de vos projets ?
L’un des défis majeurs est de trouver le bon équilibre entre l’esthétique et la technique. Il faut s’assurer que les effets fonctionnent bien et qu’ils respectent la vision artistique du réalisateur. Parfois, une simulation de vêtement peut être physiquement réaliste mais ne pas correspondre à l’émotion d’une scène. Dans ces cas-là, il faut ajuster les paramètres ou même animer certaines parties à la main pour obtenir le bon résultat.
Les délais sont aussi un vrai challenge. Le domaine de l’animation et des effets visuels est exigeant, et il faut souvent travailler sous pression pour respecter les échéances sans sacrifier la qualité.
Pour le mot de la fin, avez-vous un conseil pour les étudiants qui souhaitent se lancer dans votre secteur ?
Je leur conseillerais d’être curieux et de toujours chercher à se perfectionner. L’animation et les effets visuels sont des domaines en perpétuelle évolution, donc il faut constamment apprendre, expérimenter et s’adapter aux nouvelles technologies.
Regarder beaucoup de films, analyser les mises en scène, comprendre pourquoi certaines animations fonctionnent mieux que d’autres est aussi une excellente façon de progresser.
Enfin, ne pas hésiter à pratiquer régulièrement, même en dehors des cours, et à partager son travail avec d’autres. Les critiques et les échanges sont essentiels pour s’améliorer et se créer un réseau.
Si vous êtes passionnés, foncez ! C’est un métier exigeant, mais incroyablement gratifiant lorsqu’on voit son travail prendre vie à l’écran.