Interview Nicolas DIAZ : Créateur de publicités et de courts-métrages cartoons

Dans un périple artistique façonné par la détermination et l'éclat créatif, Nicolas Diaz partage avec nous son aventure exceptionnelle, passant par l’École des Nouvelles Images au sommet de l'épanouissement professionnel à Montréal.

Bonjour, pourriez-vous brièvement vous présenter ?

Bonjour, je suis un éternel amoureux d'art qui a rapidement trouvé son épanouissement dans l'animation et les effets spéciaux, résidant actuellement à Montréal. Mon parcours artistique a été une expédition jalonnée de rebondissements et de tournures imprévues que j'ai réussi à exploiter en ma faveur pour ouvrir des portes décisives dans mon parcours. L'audace, la détermination et surtout l'optimisme ont été des clefs essentielles à l'aboutissement de ma vision créative.

Depuis mes premiers pas dans le monde artistique, j'ai été animé par une curiosité pour le monde du visuel et de la narration que l'animation peut offrir. Choisir cette voie n'était pas simplement un hasard, mais plutôt une révélation progressive de ma véritable passion. 

Ma résidence à Montréal ne résulte pas seulement d'un choix géographique. Je recherchais l’immersion dans un milieu professionnel dynamique, enrichissant, fort d'une vision artistique et humaine qui correspond davantage à la vision que j'ai de mon métier et de la manière dont je souhaite mettre à profit ma créativité. L'animation, pour moi, n'est pas qu’un métier, c'est une façon de donner vie à des histoires, de capturer l'essence de l'émotion humaine à travers des personnages animés.

La vaste palette d'émotions que peut susciter cette passion à travers les différentes productions et la vie quotidienne a aussi ouvert des remises en question et des réflexions très intéressantes avec moi-même. Aujourd'hui, je peux affirmer avec certitude que chaque étape a contribué à me développer autant sur le plan personnel que professionnel, et sera déterminante pour la suite de mon parcours.

Revenons sur vos débuts. Parlez-moi des premières étapes de votre parcours académique ? 

Mon parcours académique a été marqué par une certaine indécision quant à la voie à suivre. Il a débuté avec un baccalauréat scientifique, sans l'obtention du diplôme. Les enseignants et mes parents, témoins de ma passion évidente, m'ont introduit au monde de l'art et malgré l'absence de diplôme, mon dossier artistique m'a ouvert les portes d'une Mise à niveau en Arts Appliqués.

Cela a été un moment clé où j'ai réalisé que la détermination et la passion pouvaient prévaloir sur les chemins conventionnels. C'est ainsi que ma quête artistique a véritablement commencé, façonnée par des choix conscients et l'acceptation de ma véritable vocation.

Par la suite, j'ai décidé de passer le baccalauréat en candidat libre tout en suivant ma formation en art appliqué, car je reconnaissais son importance cruciale pour accéder aux écoles supérieures.

Malheureusement, lors de mes entretiens, l'absence de résultats du bac a suscité plusieurs refus, me poussant à entreprendre une formation autodidacte. Après une année de césure, j'ai saisi l'opportunité de poursuivre directement en deuxième année dans une école d'effets spéciaux à Montpellier, puis de postuler en troisième année dans une école spécialisée en animation dirigée par Julien Deparis pour laquelle j'ai été retenu en dernier sur liste d'attente. Sur le fil de la chance, j'ai pu intégrer ce nouveau cursus qui s'est terminé à l'École des Nouvelles Images. À ce moment précis, j'ai trouvé ma voie et mon espace d'épanouissement, marquant la conclusion réussie de mes études en 2019.

Pourriez-vous nous détailler la formation que vous avez suivie à l’École des Nouvelles Images et l'impact qu'elle a eu sur votre carrière ?

Mon passage à l'École des Nouvelles Images a été une étape cruciale de ma formation artistique. Suivant un parcours rythmé de nouveautés et de prises de risque globalement fructueuses, j'ai pu explorer et approfondir mes compétences jusqu'à l'obtention de mon master. C'était un environnement propice à la créativité et à l'apprentissage, où chaque année apportait son lot de découvertes et de défis.

Le stage effectué dans un studio lié à l'école entre ma 4ème et 5ème année a été une opportunité très formatrice. Il m'a permis de bénéficier du réseau professionnel de nos enseignants et de mettre en pratique les compétences acquises au fil de mes études dans un court métrage sur lequel les attentes étaient élevées et où la responsabilité était déjà grande.

La création de mon film de fin d'études s'est avérée être un tremplin majeur dans ma trajectoire professionnelle et m'a permis de traverser l'Atlantique pour intégrer une première entreprise qui a marqué mes débuts dans l’animation 3D en tant qu'animateur de foule. J'ai ensuite été engagé en tant qu'animateur 3D sur le film Pat Patrouille, largement aidé par mon film de diplôme « Hot Dog » mettant en scène deux chiens dans un style cartoon. Il est d'ailleurs toujours disponible sur Youtube.

Pourriez-vous partager avec nous une anecdote sur votre expérience à l’École des Nouvelles Images ?

J’en ai une qui me vient en tête, qui remonte à ma cinquième année. Nous passions régulièrement des nuits entières à l'école pour avancer nos films. Bien qu'ayant des contraintes budgétaires, mais enjoués à l'idée de profiter en hauteur d'une pause pour manger face au coucher de soleil de cette soirée d'été. Mes camarades et moi avions décidé d'organiser un repas sur le porche d'une des entrées de l'école qui était tout sauf prévu à cet effet. Les voitures passaient devant nous, parfois étonnées, nous tonnant au passage un « bon appétit ». C'était une fin de journée agréable, et l'ambiance décontractée était à l'image d'une année qui l'était tout autant.

Cette soirée a été bien plus qu'une simple soirée étudiante. Elle symbolise la solidarité et la complicité qui régnaient au sein de notre école. Malgré les défis financiers et le manque de compétences culinaires évident, nous avons créé des souvenirs qui ont renforcé nos liens, symbolisant notre capacité à surmonter ensemble les obstacles. 

Quelle est votre situation professionnelle actuelle et les défis spécifiques que vous relevez dans le domaine de l'animation et des effets spéciaux ?

Ma carrière actuelle m'a conduit à Montréal, où je réside depuis 2019. Après mon passage chez Reel FX en tant qu'animateur de foule, j'ai eu l'opportunité d'être animateur dans plusieurs studios comme Mikros-Animation (Pat Patrouille), MPC (Sonic) ou Rodeo FX (Stranger Things). Ce parcours m'a ouvert la porte de productions diverses ayant chacune leur lot de défis et de singularités ayant été utiles au développement de ma palette de connaissances graphique et technique.

Cependant, le secteur de l'animation et des effets spéciaux n'est pas exempt de défis. La grève des acteurs et scénaristes à Hollywood a engendré une baisse significative des opportunités de travail entre autres en Amérique du nord, et certaines productions ont même été suspendues. Face à cette réalité, j'ai choisi de relever le défi en développant mes activités en freelance en tant qu'animateur 3D. 

Récemment, j'ai été sollicité dans la création de publicités et de courts-métrages cartoons à Rodeo FX, une entreprise québécoise stimulante qui m'a confronté au défi de travailler dans de nouvelles conditions de production et de me démarquer au sein d'une concurrence active et très déterminée. 

Quel conseil essentiel donneriez-vous à un étudiant aspirant à une carrière similaire ?

La persévérance est une vertu cruciale. Les opportunités abondent, mais elles nécessitent un engagement constant et une ouverture d'esprit pour saisir leur potentiel. Je dirais qu'il ne faut pas avoir peur d'oser de nouvelles choses et de sortir de sa zone de confort. Il y a souvent des opportunités cachées qui se dénichent uniquement en engageant le contact avec les bonnes personnes ou en mettant en avant son travail. L'audace et l'originalité sont des atouts majeurs pour réussir et se distinguer au sein de cette industrie dynamique mais débordante de concurrence. Accepter d'être entouré de gens bien plus talentueux que soi est aussi crucial. C'est un monde plein d'artistes incroyables, et il ne s'agit pas d'être le meilleur pour avoir une place, mais de faire preuve de valeurs humaines sincères qui seront des aspects déterminant pour des futurs recruteurs. 

Enfin, je conseillerai de considérer la résilience et l'innovation comme leurs compagnons de route. Face aux défis, ces qualités deviennent des boussoles pour nous guider à travers le brouillard sur chemin de notre avenir !

Pour en savoir plus sur le parcours inspirant de Nicolas, vous pouvez le solliciter comme mentor  via la plateforme de l’école.

Merci Nicolas.